Made in Faubert

Julien Faubert s’est engagé l’été dernier avec le club très moyennement huppé de West Ham pour un transfert de 9 millions d’euros. Deux semaines après son arrivée, l’ailier s’est rompu le tendon d’Achille et n’a donc toujours pas joué la moindre minute sous son nouveau maillot.

C’est quoi aujourd’hui un arrière latéral ? Un mec qui court le 100 mètres en moins de 11 secondes. Largement déficitaire au plan technique, la France connaît pourtant bien des garçons dont les performances physiques n’ont d’égale que les centres plus ou moins à destination des tribunes latérales. L’on trouvait encore l’été dernier, Julien Faubert. Estampillé AS Cannes (et donc des mêmes promesses qu’ont suscitées Zizou, Vieira et Micoud), le natif du Havre s’est vite imposé à Bordeaux après avoir rendu service pendant deux ans à la formation. Très habile pour se débarrasser de ballon (et courir derrière), le Bordelais s’est mué en ailier par moments (fonction d’une fébrilité plus à l’accoutumé de Ricardo) pour un total de 96 matchs et 9 buts en Gironde… Il arrivait que si mauvais le centre soit-il, ce dernier se transformait en tir imparable !

Faubert tape dans l’œil du sélectionneur. Ça valait bien une sélection en août 2006 pour la traditionnelle, mais toujours inutile, rentrée de l’équipe de France. Bosnie-France à Sarajevo, victoire des bleus  (2-1), première sélection et premier but. Faubert devient une alternative crédible en un seul match. D’autant que Faubert dispute la Ligue des Champions avec son club et marque par deux fois en 6 matchs. Si les marines ne brillent guère sur la scène européenne, Faubert tape dans l’œil des recruteurs. Avec son statut d’international naissant et de joueur décisif en C1, la Rome s’intéresse à lui. Les Rangers et West Ham aussi.

Payé à pas jouer

1m80, 75 kg selon sa fiche, le Faubert est une boule de muscle. Un profil qui intéresse Outre Manche. Le footballeur…bof. Si la Roma paraît favorite, c’est bien West Ham qui empoche la mise proposant 9 millions d’euros à François Triaud pour un joueur annoncé « intransférable et sur lequel compte Laurent Blanc ». La valise est bouclée, Faubert débarque chez les Hammers. On dira poliment qu’il s’agit du quatrième club de Londres (derrière Arsenal, Chelsea et Tottenham). Maintenu de justesse la saison passée, actuellement 10è en championnat, Julien n’a toujours pas joué la moindre minute avec son nouveau club. La faute à une rupture du tendon d’Achille contracté au cours d’un match amical durant le mois d’août face aux Tchèques du Segma Olomouc. Depuis 6 mois, Faubert soigne sa blessure et est payé pour.

Ainsi en six mois, l’ancien bordelais a grillé toutes ses chances de participer à l’Euro au mois de juin prochain. Un choix de carrière très contestable et une grave blessure la saison précédant un rendez-vous majeur, le Français semble rejoindre la longue liste des joueurs qui figureront au rang des espoirs déchus, plus que postulent au ballon de plomb, mais pour ça, il faudrait rentrer en France.