La Grèce au révélateur

Tête de série au tirage au sort de la phase de poule de l’euro 2008, La Grèce hérite d’un groupe abordable (Espagne, Suède et Russie) et devra démontrer que son succès en 2004 n’était pas usurpé.

Victorieuse surprise de l’édition 2004, la Grèce entend s’affirmer sur la scène mondiale et bien préciser que ce n’était pas due à la défaillance des traditionnels favoris (Italie, France, Allemagne…). Les hommes d’Otto Rehhagel se sont brillamment qualifiés avec 31 points. Le total le plus élevé de cette phase éliminatoire. Une seule défaite au compteur, face à la Turquie (1-4) à Athènes. Le sélectionneur Allemand mesure les ambitions d’un pays habitué très précocement à la victoire alors qu’il ne participera qu’à sa quatrième compétition continentale ou mondiale (Euro 1980 et 2004 et coupe du monde 1994) : « Tous les matches seront difficiles, toutes les équipes sont des équipes de première classe ». Car c’est bien d’expérience du haut niveau européen (ligue des champions) dont va manquer ce groupe. Pourtant, des 23 champions d’Europe,  13 jouent encore pour l’équipe nationale selon le groupe préférentiel pour les éliminatoires. Mais on disait déjà ça en 2004; à moins que l’adresse du site de la fédération grecque de football n’apporte la réponse : www.epo.gr !

Le bal des illusions perdues.

Sur le papier l’Espagne et la Suède sont favorites de ce groupe D aux dépens de la Grèce et de la Russie. Mais voilà, les Espagnols ont démontré à plusieurs reprise cette formidable capacité à se qualifier pour un rendez-vous international les doigts dans le nez pour finalement pas grand-chose. On a souvent mis en évidence les mésententes entre Barcelonais et Madrilènes, le fait est que l’Espagne n’a gagné que son Euro 1964 et les J.O de 1992 (à Barcelone). Plus intrigant encore : Y a-t-il un joueur de classe mondiale dans ce groupe ? Xavi, Fabregas, Fernando Torres ont encore beaucoup à prouver au niveau international (pourquoi pas cette année certes).

C’est un peu le même constat que l’on peut faire de la Suède. Abonnés aux rendez-vous internationaux sans lendemain, les Scandinaves ont une carte à jouer avec une génération pas vilaine (Ibrahimovitch, Elmander, Kallström et les Rennais Edman et Hansson…). Les joueurs de Lars Lagerbäck sont-ils capables d’aller en demi-finale comme chez eux en 1992 ? Ou ne serait-ce en quart comme en 2004 se qualifiant au nez et à la barbe de l’Italie : « C'est un privilège d'être ici. Nous savons que nous sommes dans un groupe difficile et nous allons faire de notre mieux », tempère le sélectionneur. Pas de prise de risque verbale à plus de 6 mois de l’épreuve. Entre Suédois et Espagnols la tendance est très légèrement à l’avantage des Ibériques. Les deux équipes étaient déjà ensemble au sein du groupe F de qualification. Chacun remportant le match à domicile.  La dernière fois que ça comptait pas vraiment pour du beurre c’était en coupe du monde 1978, l’Espagne s’était alors imposé 1-0 à Buenos Aires.

Et la Russie dans tout ça ?

Qui de l’Autriche ou de la Russie est l’équipe la plus faible de cette euro 2008 ? C’est certainement la grande question que l’on se posera d’ici cet été. La Sainte mère Russie s’est qualifiée en profitant de la défaite de l’Angleterre face à la Croatie. Deuxième inespéré du groupe E, la Russie a eu le mérite de prendre deux points à la Croatie (deux fois 0-0) et même 3 à l’Angleterre à Moscou (2-1). Pourtant sans laisser de souvenir impérissable, les Russes apparaissent toujours au rendez-vous continental (hormis en 2000). On peut même signaler que l’URSS remporta le premier Euro… en 1960. Il va sans dire que depuis plus rien ! Un peu à l’image de l’Espagne ou de l’Italie, la plupart des joueurs russes jouent au pays. Seuls les milieux Smertine (Fulham) et Marat (Sporting) et l’attaquant Kerzhakov (Séville) évoluent à l’ouest.
Plutôt que de disserter sur les chances de son équipe, l’entraîneur globe-trotter, Guus Hiddink, a préféré souligner à quel point il y a du beau monde : « Nous sommes très contents d'être arrivés à ce stade, toutes les équipes seront très difficiles à jouer. Nous sommes ceux que l'on attend pas mais nous espérons surprendre. Nous ne sommes pas les favoris de ce groupe, ce sont clairement l'Espagne et la Suède, et la Grèce sera très avide de défendre son titre. Cette équipe a pleinement mérité de remporter le dernier Euro ». Vraisemblablement avant de déclarer aux médias Russes qu’ils vont gagner l’Euro les doigts dans le nez parce que c’est une promesse de campagne de Vladimir Poutine ! (j’déconne presque pas !)
Côté stats, la Russie ne s’est imposé qu’une fois contre l’Espagne et à l’époque c’était l’URSS (1972). Depuis l’URSS et la Russie n’ont inscrit qu’un seul but à l’Espagne (un amical 1-1) , sans pour autant prendre des valises. Le score type entre les deux formations étant 1-0 pour l’Espagne ou 0-0. Depuis la chute du Mur de Berlin, la Russie n’a joué que trois fois la Suède pour deux défaites (dont une 3-1 à la CM 1994) et un nul en août 2002.  Rien de très significatif donc. Par contre, la Russie a nettement l’avantage historique sur la Grèce : 12 victoires, 4 nuls pour seulement 3 défaites. La Grèce n’a plus battu la Russie depuis le 17 novembre 1993, c’était quand la Grèce était en train de se qualifier pour sa seule coupe du monde. On insistera même en disant que Russes et Grecs étant au sein du même groupe A à l’Euro 2004 et les futurs vainqueurs avaient connu leur seule et unique défaite de la compétition (2-1)

Les autres groupes :

Groupe A : Suisse, République Tchèque, Portugal, Turquie
Groupe B : Autriche, Croatie, Allemagne, Pologne
Groupe C :  Pays-Bas, Italie, Roumanie, France