Classe biberon : Jusqu’où ?

La classe biberon du PSG prend de plus en plus ses aises en équipe première. Mais les résultats du club sont préoccupants (15è). Paul Le Guen chamboule les habitudes et les statuts au sein du club. Jusqu’où ?

C’était un coup de tonnerre samedi 20 octobre à Valenciennes. Sakho (17 ans), NGoyi (19 ans), Sankharé (18 ans), N’Gog (18 ans), titulaires tous. Mention spéciale pour Mamadou Sakho, le capitanat. Résultat nul et vierge entre une équipe qui marche bien à Nungesser (VA) et une qui prend ses points à l’extérieur (Paris).

Dimanche soir, ça s’est compliqué. Au Parc des Princes, le PSG s’est une nouvelle fois incliné. Face à Lyon (2-3). Une nouvelle défaite alors qu’à nouveau Sakho, N’Goyi, Arnaud et Sankharé étaient titulaires. Comme Lyon ce n’est pas Valenciennes, l’opposition fut plus consistante en face. Ben Arfa et Benzema ont eu raison de cette classe biberon. Du haut de leurs 20 et 19 ans respectifs.

Jusqu’où compte donc aller Paul Le Guen ? Si Sankharé lâchait en conférence de presse que « c’est pas parce que j’ai 18 ans que je ne vais pas dire à tel ou tel joueur qu’il faut qu’il se replace », Sylvain Armand, lui, faisait acte d’une belle langue de bois en déclarant « s’ils se sentent capables de faire ça, c’est bien pour le club ». Sans regarder la caméra et au bord de la bafouille. Ambiance. Le vestiaire digère cette révolution de velours, ronge son frein, mais pour combien de temps ?

Le Président Alain Caysac a déclaré chez Estelle Denis que son entraîneur avait « toute sa confiance » et que même si le mot « patience » ne faisait pas partie du vocabulaire parisien, c’est de cela qu’il s’agit. Paris bâtit sur « trois ans ». De là à dire que « les jeunes joueront tous les matches, non. Sylvain Armand rejouera, il n’y a pas de problème là-dessus ».

Avec Pauleta rentrant à la 54è face à Lyon et se payant un doublé, le message serait-il en train de passer ? Si Le Guen espère trouver une carburation alliant l’expérience de joueurs ayant connu la lutte pour le maintien la saison passée (Rothen, Pauleta, Armand, Landreau, Frau, Clément…) et cette fameuse classe biberon, le PSG ne devrait pas être compétitif cette saison. Et même si Lyon parvient à merveille à allier des joueurs expérimentés comme Juninho, Govou, Squillaci avec des gamins comme Ben Arfa et Benzema, cela résulte d’une montée en puissance remontant au début des années 2000, voire avant. Le défi pour le technicien breton sera certainement de canaliser les frustrations en buts au Parc des Princes et non en virée verbale dans la presse. bon courage.

Pour l’instant Paul Le Guen bénéficie d’une assez étrange tranquillité. À pareille époque, l’année dernière, Guy Lacombe comptait 15 points et une 12è place. Le public du Parc tolère encore cette situation sans trop siffler.Ce public qui demande toujours à son équipe d’être compétitive tiendra t il longtemps avant de lancer ses immortels chants « on a une équipe de merde », « Le Guen (ou Caysac) démission » et bien sûr « une équipe à Paris ».

Et si Paul Le Guen était visionnaire à ce point et pensait dur comme fer que ces gamins, champions de France des moins de 18 ans il y a un an, pouvaient incarner le futur du PSG. Le club semble être à carrefour. Les investisseurs américains sont-ils au courant de ce projet ? L'histoire ne semble pas prête d’être fini. Prochain épisode, mercredi... Au Parc, face à Montpellier en Coupe de la Ligue.