Quart de championnat (2/3)

Neuvième journée de ligue 1 le week-end dernier, voici le quart du championnat accompli. L’occasion de distribuer les bons et les mauvais points aux acteurs de notre sitcom préféré. Aujourd’hui c’est au tour des déceptions, et il y en a quelques-unes !

Comment ne pas commencer par l’Olympique de Marseille ! Durant l’été la presse était unanime. Observateurs et supporters de tout bord le pensaient, c’est Ohème là avait de la gueule. Comment penser différemment malgré le départ de Ribéry ! La conservation de Nasri, la signature de Cissé, Zenden, Ziani et des matchs amicaux convaincants mettaient les phocéens en position d’enfin contester la suprématie nationale à Lyon (on s’enflammait un peu durant cet été humide). Deux mois plus tard, le constat d’échec est patent : La défense centrale Givet-Rodriguez est extrêmement décevante, le milieu de terrain aux aboies, Nasri ne sait plus quoi faire du ballon, Niang est redevenu le joueur très moyen qu’il était, Cissé confirme ses prédispositions de râleur, Ziani est le cousin de Casper, Zenden a été surestimé et l’arrivée (en prêt de Nice) de Matt Moussilou a certainement plus fait rire que rendu l’espoir. Du coup, déjà 4 défaites, une seule victoire (à Caen 2-1), une 17è place pas volée et cette étrange sensation de pouvoir être reléguable si Lens et Caen remportaient au moins un de leurs deux matchs en retard. Quant à Albert Emon, si Bruno Metsu (sélectionneur du Sénégal en 2002) affirme refuser d’occuper le banc de l’OM, c’est que Diouf cherche tout de même un nouvel entraîneur. Nouvel entraîneur qui s'appel Eric Gerets depuis mardi soir.

Comment faire une bonne saison lorsqu’on a un entraîneur démissionnaire dès la 4è journée de championnat ? C’est la question que tout le monde se pose à Lens depuis le départ de Guy Roux, le retraité bourguignon qui aura fait jouer tous ses pistons pour faire valider son contrat de travail à Lens n’aura finalement exercé que deux mois dans le Nord, distillant à souhait la belle enveloppe pour les transferts (Runje, Akalé, Sablé, Kalou) et vendant le meilleur joueur du club Seydou Keita à Séville (même si celui-ci disposait d’un bon de sorti). Du coup avec déjà trois défaites, trois nuls pour une seule victoire (Nancy 1-0 sur penalty généreux), le nouvel entraîneur Jean-Pierre Papin a du pain sur la planche pour son premier club de ligue 1 comme coach. Occupant la place de premier reléguable, les Lensois disposent tout de même de deux matchs en retard qui pourraient les faire pointer, au mieux, à la neuvième place, mais avec seulement trois buts inscrits ça va être compliqué de gagner des matchs. Et si ce groupe ne s’était toujours pas relevé de la désillusion de l’année dernière où lors de la dernière journée il fallait gagner à Troyes (condamnés à la L2) pour jouer le Tour préliminaire de la ligue des champions alors qu’ils en prirent 3 ?

Voir le PSG 13è de L1 est-il vraiment une déception en ce début de saison ? Au son de ces trois lettres, forcément. Depuis sa dernière saison (15è), pas vraiment. Un recrutement sans paillette (Camara, Bourillon, Digard), mais le banc de touche le plus cher de ligue 1(Pauleta, Gallardo, Yepes), rend tout de même assez amer le premier quart de saison du PSG. Presque redevenue une vraie équipe à l’extérieur (8 points sur 12 possibles), l’équipe de la capitale peine, comme l’année dernière, au parc des princes où en 5 matchs, il compte déjà 2 revers (Lorient 1-3 et Bordeaux 0-2) et trois matchs nuls (Sochaux, Lille, Marseille). Le problème semble résider en l’incapacité chronique (et bien digne de la ligue 1) de ses attaquants à marquer des buts. Ce n’est pas la faute en tout cas de Jérôme Rothen, déjà à 4 passes décisives, leader du classement de l’exercice. Toujours est-il que si Paris avait la bonne idée d’être régulier au Parc, cette équipe qui perd peu pourrait faire une bonne saison.

C’est un peu le même constat que l’on peut tirer de Lille après 9 journées. L’équipe de Claude Puel perd peu (un seul match contre Monaco 0-1), mais n’en a gagné qu’un seul (à Metz 2-1). Pour le reste que des matchs nuls et une terrible statistique : 7 fois le LOSC a ouvert le score, 7 fois il s’est fait rejoindre (même à Metz). La jeune garde lilloise (soulagée de Bodmer, Keita, et Chalmé) semble incapable de garder un score. Mais comme cette équipe, limitée techniquement, est tout de même joueuse, on dira que c’est une question de temps.

Pendant des années, on se foutait de la gueule de Guy Roux qui nous rabâchait à chaque début saison que l’AJ Auxerre jouait le maintien. Le fait est que depuis qu’il est parti, effectivement Auxerre joue le maintien. L’opération portes ouvertes aura duré 6 matchs (Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Nancy, Rennes et Toulouse) avec un intermède caennais (victoire 1-0) concédant 15 buts. Mais voilà, toutes les bonnes séries ont une fin et Jean Fernandez a fait appel à un spécialiste de l’opération maintient comme joker en la personne de Sammy Traoré. Depuis Auxerre ne prend plus de but, mais en plus gagne ses matchs proprement 2-0, contre Nice et Marseille et est sorti de la zone rouge (15è). Ça doit être ça l’effet Traoré, je l’avais pas remarqué au PSG…

Enfin dernier retardataire du début de saison, le FC Sochaux Montbéliard. Le tenant de la Coupe de France a enfin gagné son premier match à Rennes (2-0). Là aussi tous les symptômes de l’équipe qui va galérer sont là : 14 buts encaissés, tout juste 6 marqués. Le nouvel entraîneur Frédéric Hantz semble avoir du mal à faire passer un message qui avait fait son renom au Mans…