Les Boulogne Boys et la Faction Metz dissous.

Foi de ministre de l’Intérieur, les Boulogne Boys et la Faction Metz ne séviront plus sur le football français ! Néanmoins leurs désormais ex-membres iront toujours au stade, j’ai  l’impression que le gouvernement n’a rien trouvé d’autre pour apaiser une polémique qui l’a dépassé.

Conférence de presse, cravate et cheveux impeccablement peignés, les journalistes attendaient avec impatience la confirmation, hier au ministère de l’Intérieur, de ce qui traînait depuis deux semaines : La dissolution des Boulogne Boys et de la Faction Metz. Deux associations qui se sont par ailleurs auto dissoutes depuis plusieurs jours. Pour rappel, les Boys sont tenus pour responsables de la fameuse banderole qui a fait temps de bruit deux jours après la finale de la Coupe de Ligue au Stade de France « Pédophiles, chômeurs, consanguins : Bienvenue chez les ch’tis ! ». Pour la Faction Metz, il s’agit de saluts nazis, de « Sieg Heil » et de chants nazis de certains supporters Grenats lors du déplacement à Lyon de la 26è journée de championnat (défaite 2-0). En plein exercice d’auto-satisfaction, Michelle Alliot-Marie (MAM), a voulu « ces décisions à la fois rapides et fermes. Elles sont la démonstration de ma détermination (et) je suis décidée à combattre toutes les formes d’insécurité et de violence dans le sport. » MAM en a profité pour en ajouter une couche sur le futur prix Nobel de sciences humaines que sera la loi d'orientation et de programmation de sécurité intérieure amenée à être débattue d’ici l’automne prochain. On en reparlera. Dans la série de l’auto-satisfaction, la LICRA « se félicite de l’annonce de la dissolution des associations », puisqu’elle « dénonce depuis plusieurs les comportements racistes et/ou violents répétés de membres de ces organisations, vérolées par des mouvances extrémistes ». Le tableau ne serait pas parfait si le président de la ligue professionnelle de football (LFP), Frédéric Thiriez, ne lâchait pas son petit mot sur le site de la ligue : « Je soutiens totalement la politique de fermeté du ministre de l’Intérieur, seule réponse face à des comportements inacceptables. » Les PSG s’est blindé en indiquant avoir porté plainte contre X dans l’affaire de la banderole et fermé le local des Boys au Parc depuis deux semaines. Le FC Metz n’a pas encore communiqué sur le sujet.

Pires que des Boys : Des indépendants !

Quand la droite est dans une impasse, il n’est pas rare de la voir dissoudre quelque chose pour se retrouver quelques semaines plus tard dans une situation encore plus complexe. La LFP, MAM, Sarkozy, la LICRA et même le PSG ont tour à tour fustigé ceux qui sont appelés aujourd’hui des « indépendants ». Ces supporters plus ou moins violents et racistes agissant hors de tout cadre d’une association dont le terme générique découle d’une analyse télévisuelle coincée entre Marc Olivier Fogiel et le droit de savoir. L’association a au moins l’avantage d’être structuré et de parler officiellement avec le club, d’avoir des locaux et donc de canaliser ses membres (surtout à l’extérieur). Ceci est valable pour les Boys comme pour la Faction… La dissolution des associations n’englobe pas celle de ces « membres ». S’il paraît évident d’éviter toute stigmatisation en disant qu’ils sont tous dangereux, méchants, pas drôles et pas très télégéniques, ces derniers iront toujours au stade (sauf les 6 gars qui se sont fait attrapés par CSI Seine Saint-Denis dans l’affaire de la banderole). En dehors de tout cadre associatif, les débordements ne seraient plus contrôlés et nettement plus libres, loin de toute autorité et quand je dis autorité, je ne parle évidemment pas de la police qui pénètre encore moins dans un virage de stade que dans une cité de Clichy-sous-Bois. L’autorité dans une tribune c’est le speaker, le service d’ordre et les stadiers. Les RG ? Ils ne rédigent que des rapports. À chaud, il n’est pas à pro prié d’agir pour ne pas cramer leur couverture.

« Foupoudav »

Évidemment les communiqués et déclarations en tout genre sanctionnent l’ensemble de leur œuvre (des Boys et de la Faction) plutôt que l’agissement a proprement parlé, mais dont les événements récents sont le facteur déclanchant. Allez comprendre… Néanmoins, on peut s’interroger sur la pertinence de la sanction qui aveuglera l’espace d’un temps monsieur tout le monde mais qui n’arrange personne dans les stades. Et puis un jour, on verra naître d’autres associations avec plus ou moins les mêmes têtes.
Quelles vont être les réactions des anciens membres de ces associations lors des prochains matches avec un PSG jouant sa peau en ligue 1 et un Metz en ligue 2 depuis samedi dernier. Foutus, pour foutus…

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