La presse est unanime
Parler de crise à l’ohème, c’est un peu comme parler du temps qu’il fait. À un moment ou un autre, dans toute discussion entre amis, en famille ou en entre collègues de bureau (surtout) c’est un passage obligé.
Ce week-end la pathétique prestation des marseillais face à Toulouse (1-2) a surtout fait jaser les gazettes sur un pari national qui consisterait à trouver la date à laquelle serait viré Albert Emon à défaut de souligner que le TFC s’est vite remis de sa gueule de bois européenne restant sur deux succès de rang.
Comme tout début de crise (que ce soit à Paris ou Marseille), ça commence sur le plateau de « Jour de foot » où David Berger, qui commentait le match, a dû méchamment patienter jusqu’à la fin du Da Vinci code pour tenter de nous faire croire qu’il se passait quelque chose alors que rien. Des images de marseillais défaits, tirant la gueule, Pape Diouf serrant très mollement la main de son entraîneur… Après c’est sûr, on dit ce qu’on veut sur les images : « La tension palpable entre le Président de l’OM et son entraîneur, ses jours sont-ils comptés ?» ou bien : « Pape Diouf qui se remet d’une légère entorse contractée après un tennis avec RLD ne peut que serrer mollement la main de son entraîneur. » Bah oui deuxième défaite de suite à domicile, c’est sûr que n’importe quel Président ne sautera pas au cou de son entraîneur… D’autant qu’une telle entreprise consisterait à porter énormément de crédit aux capacités physiques du second au regard du premier. Parle t on de crise à Lorient dans un contexte sportif similaire ?
Toujours est-il que la crise ça arrange tout le monde dans le petit milieu très partial du journalisme. Parce que l’OM, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, ça ne laisse jamais insensible, un peu comme le PSG et contrairement à Lyon. C’est du moins ce que sous-entendait Estelle Denis, dimanche soir, lors de la reprise de son café du commerce de 100% foot : « En plus si Marseille était reversé en coupe de l’UEFA, ça nous arrangerait, on pourrait diffuser les matchs de l’OM sur M6 ! » De même que le lancement de ce superbe jeu : Le challenge PPH : Passera Pas l’Hiver, délicate attention.
Mais je vous parle d’une sorte qui pourrait faire croire que je nie l’évidence : Si, il y a crise à l’Ohème, mais sportivement. Rien qu’à voir la défense centrale Rodriguez-Givet qui semble venue d’un temps où tous les attaquants adversaires couraient le 100 mètres en plus de 14 secondes. Les deux marseillais ont été constamment aux fraises sur les accélérations et les « unes deux » du duo Emana-Elmander notamment sur le premier but toulousain. Ça crève les yeux, le recrutement de Givet est une hérésie ( sauf sur le Rocher où l’on a fêté ça). Un placement défensif qui peut rendre Besiktas optimiste quant au match de mardi en ligue des champions. Djibril Cissé est un fantôme sur le terrain, s’il ne tente pas l’exploit individuel (qui consiste à dribbler un défenseur et perdre le ballon), sa palette de jeu se limite à une passe en retrait (au mieux) sur le pauvre Nasri, sur lequel, à 21 ans, reposent tous les espoirs d’un club et d’une ville. Ces derniers temps, le minot semble gâcher énormément son talent ne sachant plus quoi faire du ballon à 40 mètres du but. Sans oublier Zenden qui n’aura eu que deux matchs et Karim Ziani qui semble décrocher en cette fin d’été la palme du transfert le plus foireux de France (à égalité avec Stéphane Dalmat à Sochaux mais c’est moins voyant).
Après tout Marseille peut relever la barre. C’est toujours possible, même virtuellement 17è en raison des matchs en retard de Caen et Lens. Au fond de ma mémoire, j’ai repêché ce précédant pas si lointain du PSG de la saison 2003-2004. 17è aussi à l’arrivée de l’automne, les joueurs de Vahid Halilhodzic (dont Cana, M’Bami et Fiorèse) s’étaient offert une très belle remontée allant jusqu’à devenir vices Champions de France et contraignant Lyon a n’être champion qu’à deux journées de la fin. Si Paris l’a déjà fait…