Le dîner de con de la FFF

Jeudi soir, les plus hautes personnalités du football français se rencontrent pour un dîner de travail censé être secret. Au menu, l'après Domenech et surtout la création d'un poste de manager pour l'équipe de France.

Tout cela fait très roman de cape et d'épée ce dîner secret dans un lieu secret. Ça fait beaucoup de secret... trop même, ça tournerait au complot qu'on s'y prendrait pas autrement ! Sauf que comme d'habitude avec la FFF ça vire au grotesque. Du coup, on parle déjà d'un dîner de cons. Ce fameux dîner secret est éventé depuis une petite semaine. Ça s'appelle désormais un secret de polichinelle, à se demander s'il pourrait vraiment en sortir quelque chose. En tout cas, tout est réunis pour. Rien qu'à voir le casting : Jean-Pierre Escalettes, Raymond Domenech, Frédéric Thiriez, Jean-Pierre Louvel (patron des présidents du foot pro), Jean-Michel Aulas, Gervais Martel, Jean-Jacques Rousselot... Dans un restaurant qu'on devine d'un standing certain. Il y a au moins ça qui n'a pas filtré.

Un manager ?

Et le con du dîner de con, c'est qui ? Il n'y a pas à réfléchir bien longtemps. Raymond Domenech va interpréter (avec brio) le rôle de François Pignon. Entre apéro, vin et digestifs, le gratin du football français va se poser une question existentielle : L'équipe de France a-t-elle besoin d'un manager ? si oui avant ou après la Coupe du monde ? Laurent Blanc et Bixente Lizarazu s'étant déjà prononcés en faveur d'un manager, on est en droit de répondre que cela va se faire. La grande question résidera alors en la capacité de Raymond Domenech à accepter ou non un autorité au-dessus des sourcils d'ici le mondial.

Faut-il alors un manager en équipe de France comme cela se fait dans les clubs ? Cela reviendrait à ce que l'on a pu connaître avec le ticket Platini-Bez au début des années 1990, ce qui n'a pas spécialement été très réussi, Gérard Houiller slalomant entre les goutes pour récupérer l'équipe de France après le fiasco d'un Euro 1992 où la France s'étant pourtant brillamment qualifiée.

Manager, c'est pas déjà le boulot d'un sélectionneur ?

Bien souvent par le passé, les divers sélectionneurs de l'équipe de France ont insisté sur le fait que leur boulot n'était pas celui d'un entraîneur classique. Certes à lui la préparation, le choix de la tactique et l a conduite d'un match. Mais au sélectionneur également de choisir les joueurs. À cet exercice, Raymond Domenech a montré toutes ses lacunes. Son palmarès parle pour lui (un seul titre, le championnat de D2 avec Lyon en 1989) pour savoir que Domenech n'est ni génie tactique, ni un génial meneur d'homme (comme la République des joueurs en 2006 l'a prouvé). Ses choix de sélectionneur sont eux également discutables. Pas seulement parce qu'il y a 64 millions de sélectionneurs, mais aussi parce qu'il a année après année montré que ses conflits personnels avaient raison de l'intérêt pourtant supérieur de l'équipe de France (Pires, Giuly, Malouda, Benzema). Alors faut-il un manager aux côtés de Domenech pour la Coupe du monde ? Je serai tenté de dire, on s'en fout ! Là n'est pas le problème de savoir si la France ira en huitième ou en quart de finale de la Coupe du monde (ou restera dans les poules ?). Ce qui semble important, c'est de repartir en août prochain avec une nouvelle équipe avec un projet de jeu ambitieux qui dira autre chose que l'Euro 2012 n'est qu'un laboratoire de la Coupe du monde 2014. En ce sens, si Laurent Blanc, Bixente Lizarazu et Didier Deschamps semblent enclin à se munir d'un manager dans ce qui semble être (au moins pour l'un des trois) leur futur boulot, autant donner toutes les chances et capacités opérationnelles souhaitées. Tant qu'on y est, on a qu'à faire Laurent Blanc manager de l'équipe de France et Jean-Louis Gasset entraîneur de l'équipe de France... Comme à Bordeaux ! 

À propos de Laurent Blanc...

L'entraîneur des Girondins de Bordeaux aurait donné son accord de principe pour entraîneur les Bleus après le Mondial selon Le Parisien de ce jour (jeudi 4 février). Jean-Pierre Escalettes s'est lui d'ores et déjà exprimé sur le papier du parigo, évidement "un tissu de mensonge".