Quatrième journée Olympique : L'argent ça se dévalue, seul l'or reste !

Ah enfin une vraie journée avec des vrais chances de médailles pour nos petits Français ! Outre Laure Manaudou, dont on ne sait plus ce qu'elle valait, Lucie Decosse, Tony Estanguet, Fabien Lefèvre et les sabreurs avaient de bonnes chances.

L'or est une snob bon chic bon genre qui refuse de traîner avec la France. Pour cette quatrième journée Olympique, le clan Français avaient pourtant des arguments à faire valoir pour enfin monter au classement des médailles. À 4 heures du matin, Laure Manaudou a coulé en finale du 100 mètres dos finissant 7è avec 1'00''10. Pour monter sur la boîte il fallait nager en 59''34. Sans entraînement, il n'y aura donc pas de miracle pour la triple médaillée d'Athènes. De quoi méditer.
Après le couac annoncée de Manaudou, l'équipe de France Olympique devait nous en mettre plein la vue. Enfin conquérir de titres et remonter au tableau des médailles.
Tony Estanguet n'a pas tenu son rang, mais un autre favori, Fabien Lefèvre en Canoë K1, a lui tenu la pression pour un podium incroyable. L'Allemand Alexander Grimm (qu'on a pas vu de la saison en coupe du monde) apporte la première breloque dorée à sa délégation et le Togolais Benjamin Boukpeti apporte la première médaille Olympique de l'Histoire de son pays. Ça aide de s'entraîner avec les Français.
En se préparant comme une malade mentale (allant jusqu'à se priver de chocolat !), Lucie Decosse a failli tenir son paris en moins de 63kg au judo. Hélas Ippon d'Ayumi Tanimoto qui conserve son titre d'Athènes. Bon ça fait deux médailles pour le judo Français. C'est déjà mieux qu'Athènes ! En attendant Teddy Riner vendredi.
De l'argent encore. Stéphane Guy a beau dire ce qu'il veut sur l'antenne de Canal, Nicolas Lopez n'a pas apporté la première médaille d'or française avec la lame de son sabre. La faute... à un Chinois nommé Zhong (entraîné par un français) qui l'a battu en finale 15 touches à 9. Dans le match pour la 3è place, le Roumain Covaliu (battu par Lopez en demi-finale) a disposé de Julien, Pillet. On aurait pu faire 1 et 3, on fait 2 et 4. Poissards ?
Argent comptant pour Vencelas Dabaya Tientcheu. Anciennement camerounais, le naturalisé français a profité d'un concours des moins de 69 kg dépollué de nombreux favoris pas clean dans leurs urines pour prendre la deuxième place, derrière un chinois (Liao Hui) forcément, en soulevant 338 kg. Ça c'est une belle surprise ! La première médaille en haltérophilie depuis 32 ans et Daniel Senet à Montreal. Et encore c'était une médaille d'argent.

Les J.O de Canal +

La profession journalistique n'a pas manqué en son temps de critiquer Internet, pourfendeur d'un métier désormais plus du tout élitiste tant n'importe qui peut derrière son ordinateur, faire son blog et parfois de manière plus intéressante que les grandes institutions. Pour une chaîne de télévision couvrir les Jeux Olympiques n'est pas forcément un cadeau : « Trois semaines de préliminaires pour 10 secondes de bonheur » faisait dire les Guignols de l'info à Michel Denisot du temps des olympiades de Sydney (2000). Alors quitte à devenir une chaîne hertzienne en émettant en clair la plupart du temps avec de la publicité et des sponsors de partout (qui ne compte pas en tant que publicité payante dans le calcul horaire), la chaîne cryptée a repris ses bons vieux arguments de vente du football pour la quinzaine. À contre sens de l'esprit Olympique (pluralité du sport, accomplissement et dépassement de soit), la chaîne du foot et du cul nous sert des Jeux sous la bannière des stars qui y sont : Yao Ming, Michael Phelps, Kobe Briant, Ronaldinho... indépendamment de savoir s'ils gagnent ou pas (La Chine n'a pas beaucoup d'espoir au basket).
Le problème c'est l'invasion de consultants à l'antenne. La chaîne se vente d'avoir 20 médailles Olympiques et trois portes drapeaux dans leurs équipes quitte à laisser Grégory Anquetil commenter seul Allemagne - Islande en Handball lorsque Eric Bayle, en plateau à Boulogne, vient prendre des nouvelles du match.
Quel intérêt d'envoyer Bixente Lizarazu et Jackson Richardson sur les sites du canoë kayak et de l'haltérophilie ? La glamour en réponse à l'absence d'expertise ? Certainement.
Néanmoins Émilie Le Pennec apporte une vraie valeur ajoutée en gymnastique car Jean-Charles Sabatier est à l'ouest. Comme le ticket Thierry Rey – David Douillet qui officie ensemble depuis quatre ans en judo. Mais Franck Esposito à Stéphane Caron pour la natation est-ce utile ? Oui pour ne laisser que Roxana Maracineanu à France Télévision. La guerre des consultants (hors de prix et plombant les perpectives de carrière des journalistes) déclenchée avec le football a encore franchi un palier.

La perf' du jour : La Corée du Nord. Alors oui c'est une dictature, et tout résultat sportif favorable n'ajoute que de l'eau au moulin d'un régime sanguinaire, qui fait crever de faim son peuple. Néanmoins la délégation Coréenne profite de l'appuie du public chinois (La Chine étant la seule nation importante à entretenir des échanges commerciaux et diplomatiques avec la DPRK) et compte déjà 7 médailles (1 or, 2 argents et 4 bronzes). À deux breloques de son record des J.O de Barcelone en 1992 avec 9 médailles (dont 4 en or) après seulement quatre jours de compétition.

La bonne côte : Aurore Mongel qui reprend à son compte les espoirs français en natation (rayon femmes). La championne d'Europe en titre du 200 mètres papillon a réalisé le deuxième temps des séries avec un nouveau record de France en 2'06''49, à trois centièmes de la chinoise Liu Zige. Les demi-finales seront mercredi matin (4h25) pour une finale jeudi à 4h39.

Le tableau des médailles :

Au quatrième jour de la compétition de celui qui pisse le plus loin, les nations se mettent en ordre de marche et 9 des 10 premières d'Athènes ont pris leurs quartiers d'été en tête de la hiérarchie mondiale avec les remontées de l'Allemagne (qui a mis en route la machine à baffe avec le K1 et le concours complet d'équitation par équipe et en individuel) et de la Russie.
9 et pas 10, car la France n'a pas intégrée l'idée qu'elle pouvait aussi gagner des médailles d'or. Du coup, 7è à Athènes, la France est pour l'heure 20è et dévale les marche trois par trois se laissant devancer par (entre autre) la Slovaquie, l'Azerbaïdjan, la Corée du Nord, la Finlande, l'Inde, la Thaïlande... Pleine bourre, Bernard Laporte doit avoir des sueurs froides d'épouser Roselyne Bachelot !
Tout en haut, La Chine maintient l'écart avec les Américains avec désormais 13 médailles d'or contre 7.

Troisième journée Olympique : Il manque l'or.
Deuxième journée Olympique : On a failli attendre !