OL Land

À tout seigneur, tout honneur commençons notre tour de France des chantiers par celui fraîchement dévoilé de l’OL Land. Jean-Michel Aulas en bon président, et dans un timing prêtant à sourire, a présenté son projet au lendemain de la rouste européenne reçue par son club à Barcelone (3-0).

Grâce aux 90 millions d’euros levé en un clin d’œil par l’introduction du club en bourse, l’OL souhaite se doter de son propre stade. Seul Auxerre est à ce jour propriétaire de son enceinte en France. Le projet lyonnais s’inscrit dans la lignée de ce qui a été fait par Arsenal, le Benfica ou le Bayern Munich. Associé au grand stade, un grand pôle de divertissements sportifs naîtra ainsi que des bureaux. De quoi s’agit-il ?

Situé le long de la rocade Est à Décines le projet lyonnais comprend donc un stade à ciel ouvert de 60 000 places (20 000 de plus qu’à Gerland) pouvant, également, accueillir des matchs de rugby et des concerts. L’OL y implanterait également son siège, le centre d’entraînement des professionnels et un musée des trophées. À ceci s’ajoute deux hôtels, un centre de loisirs avec aires de jeux, terrains de football en salle, espace « bien être », des restaurants, un bowling, du karting électrique, un golf indoor (c’est quoi ça ?), des simulateurs de sports et des bureaux (environ 28 000), le tout sur 50 hectares. Le coût de l’opération est évalué entre 250 et 300 millions d’euros financé en partie par l’Olympique Lyonnais et un partenaire privé qui aura son nom sur le stade (Allianz Arena, Emirates stadium, AOL Arena…). A priori l’Etat français, a quelque niveau que se soit, ne devrait avoir qu’à payer les aménagements routiers (un train, un tram, des bus ?).
L’heure n’en est encore qu’aux concertations ainsi qu’aux études et autres autorisations administratives prévue pour durer jusqu’au troisième trimestre 2008, date à laquelle est prévu le premier coup de pioche.
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Cela en serait presque merveilleux (normal pour le monde merveilleux de l’OL), mais voilà que déjà des voix s’élèvent contre la construction du joyau de la couronne de JM Aulas. Franck Buronfosse et quelques voisins ont créé une association (carton rouge) afin d’empêcher la construction d’OL Land. Le message est le suivant : « Notre combat est de montrer aux habitants de l'Est lyonnais que ce projet est démesuré par rapport à l'emplacement choisi. Le but est également de démontrer que les  accès et infrastructures existants (et à mettre en place) vont engendrer des nuisances irréversibles.
Notre démarche s'inscrit dans une volonté de préserver le cadre de vie paisible de nos communes, avec ses espaces verts et dans une logique de non-prolifération du TOUT BETON. Nous ne refusons pas le progrès, mais nous prônons la concertation et l'implication des habitants dans le développement de leur ville ». Sans virer au hooliganisme total, la lutte s’organise poliment avec au programme une réunion publique d’information le mercredi 26 septembre ainsi qu’une manifestation le samedi 29 aux alentours du site du Montoud, lieu où devrait être construit OL Land.
Carton rouge dénonce les nuisances d’un stade de football (en plus de la rocade et du couloir aérien au-dessus de leurs têtes) où 95% des visiteurs viendraient en voiture selon étude, l’implantation d’un centre commercial malgré l’enquête de la Commission Nationale des Equipements Commerciaux qui montre par a + b l’inutilité d’un nouveau centre commercial à Décines vu la stagnation des autres pôles commerciaux du secteur.
De plus, l’association prétend que le groupe OL refuserai tout débat public et ne souhaiterai faire qu’une concertation… Être entendu, mais pas écouté.
Affaire à suivre, le projet n’est pour l’instant que sur du papier et il manque encore la plupart des autorisations administratives. Mais mon petit doigt me dis qu’on pas finit de reparler de carton rouge.